Aurore
Le soleil dormait encore derrière l'horizon.
Un vent furieux venu du large s'était mis à souffler et la mer grondait sans relâche... C'était un bruit sourd, un plainte, qui surgissait des entrailles de la terre et s'amplifiait peu à peu comme un roulement de tambour lorsque les vagues laiteuses se fracassaient sur les rochers.
Au loin,
dans la lueur bleue pâle du matin naissant, se devinaient les ombres dansantes des bateaux de pêche sortis très tôt à l'aube, malgré le danger de la mer démontée.
De temps en temps, la lumière blafarde du phare solitaire balayait l'obscurité, dévoilant les contours fantomatiques des digues,
longs bras gluants et difformes
s'avançant au milieu
des vagues déchaînées.
On aurait dit qu'elles essayaient de repousser l'eau,
en vain, vers le large.
Le temps s'était figé entre la nuit et l'aube,
indécis encore à choisir,
Paresseux et frileux comme un enfant au sortir du lit...
extrait de "le preta de l'île singulière"
http://www.bernadette-boissie-dubus.com/pages/Le_preta_de_lile_singuliere_tome_1_et_2-1630508.html
Un de ces jours, un beau matin…
Un de ces jours un beau matin
Allons fillette partons gaiement
Bleue est ta robe de printemps.
Mais les myrtilles si jolies
Ont taché ton soutien-gorge.
Oh ma mie si je n’ose
chemin faisant te lutiner
c’est que le diable qui sommeille
en moi a peur de s’éveiller.
Plaisanteries et commérages
Ta bouche en cœur a explosé
Les boutons d’or de ton corsage
Et je me suis laissé aller.
Tu n’étais pas vraiment jolie
Mais ta poitrine pleine de myrtilles
A emballé mon cœur coquin.
C’est alors qu’en ce chemin
Sur les tendres fleurs enivrantes
J’ai osé cueillir en mes mains
La perle cachée dans ton antre.
Pardonnez-moi si je m’épanche
Mais cette belle pervenche
Au retour de notre escapade
M’a renvoyé à mes salades.
Allez fillette
Reviens me prendre
La main ou autre de mes membres
Un de ces jours un beau matin
Car je me meurs de tes câlins.
Poème de la créatrice ( Extrait de : En nos sombres jardins, éditions Clair de Plume 34)